TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 28 mars 2011

La pompe a fonctionné à l’envers

La défaite de la majorité lors de ces cantonales était annoncée. Elle fait plus mal que prévu, pour deux raisons : moins de la moitié des Français concernés sont allés voter – où sont passés l’espoir et l’enthousiasme de 2007 ? — et l’UMP a perdu sur deux fronts, à sa gauche (c’était attendu) et encore plus à sa droite. Voilà qui bouscule la donne. La pompe présidentielle consistant à siphonner les suffrages du Front national a fonctionné à l’envers, vidant une partie des réserves de l’UMP. S’il reste fidèle à la même stratégie, avec le maigre bilan qui est le sien dans les domaines de la sécurité, de la lutte contre l’immigration illégale et du pouvoir d’achat – entre autres – le chef de l’État se prépare des lendemains encore plus difficiles. Un sondage Ipsos indique qu’il pourrait être éliminé dès le 1 er tour de la présidentielle, avec seulement 17 % des voix contre Dominique Strauss-Kahn et Marine Le Pen ! Ce n’est certes qu’une enquête d’opinion, mais elle en confirme d’autres, et est en cohérence avec les résultats des deux derniers week-ends. L’UMP est, effectivement, à 17-18 %.

Jamais, dans l’histoire de la V e République, un président sortant n’a été donné battu dès le 1 er tour. Porte-parole du gouvernement, François Baroin a jugé nécessaire, hier soir, de dire que ce serait « pure folie » de choisir un autre candidat de droite en 2012, ce qui prouve, en passant, que l’hypothèse est évoquée. Il va désormais falloir que Nicolas Sarkozy démontre à sa propre majorité qu’il reste le champion de son camp. Ça pourrait devenir aussi rock’n roll à droite qu’au PS.

Cela dit, les satisfactions sont loin d’être totales dans l’opposition, à gauche comme à l’extrême droite. Le PS conforte ses positions, et peut rêver au basculement du Sénat, en septembre, mais il remporte moins de départements qu’espéré. Quant au Front national, il gagne des voix entre les deux tours, ce qui lui permet d’obtenir des conseillers généraux. Mais la victoire a un goût d’inachevé. À peine deux élus avec 17 % au 1 er tour, c’est peu, et il ne faut pas accuser le mode de scrutin : pour la majorité des électeurs, le FN reste un parti à part, dont il convient de se méfier. En tout cas, ce n’est pas un parti de rassemblement. Marine Le Pen s’annonce comme la possible trublionne de l’élection présidentielle, mais elle n’a aucune chance de vaincre au 2 e tour.

0 commentaires: