TOUT EST DIT

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vendredi 19 novembre 2010

Bercy enfin stable

La grande stabilité de l'équipe gouvernementale française a été raillée par nombre d'observateurs. Mais s'il est un ministère dont il faut se réjouir qu'il ne change pas de titulaire, c'est bien celui de l'Economie.

En premier lieu, ce n'est pas seulement la galanterie qui invite à dire que Christine Lagarde fait honneur à la France. Tous nos interlocuteurs dans les innombrables cénacles internationaux auxquels ses fonctions l'ont déjà conduite vantent ses qualités professionnelles, sa connaissance des dossiers et… son élégance ! Il est vrai que certains de ses prédécesseurs ont pu mériter les mêmes compliments. Mais elle ajoute à son palmarès deux qualités d'ordinaire introuvables chez nos représentants de haut rang : elle n'écrase pas ses hôtes étrangers de son arrogance et parle un anglais parfait.

En second lieu, la stabilité du titulaire de ce poste est un atout dans les négociations internationales. Madame Lagarde est la dixième locataire de Bercy depuis dix ans. Ses prédécesseurs ont eu en face d'eux des ministres britanniques ou allemands qui demeuraient en fonction pendant toute la législature et parfois même, comme ce fut le cas pour Gordon Brown, pendant deux mandats. Il est clair que les dossiers français n'ont pu, dans ces conditions, être défendus avec toute la continuité nécessaire et il est heureux que les vertus de la stabilité l'aient enfin emporté lors de ce remaniement.

Reste, bien sûr, l'essentiel, qui n'est pas la forme mais le fond. Sur ce point, la stabilité n'est pas assurée. On se souvient de la première intervention de Christine Lagarde à l'Assemblée nationale en 2007, exposant les orientations libérales du nouveau président. A l'entendre, le paquet fiscal et le bouclier du même nom croulaient sous les louanges et la dérégulation faisait figure de drapeau du quinquennat. La crise financière mondiale, les responsabilités françaises dans l'animation du G20 et la préparation de la présidentielle de 2012 vont certainement conduire à un net infléchissement du discours. Mais de ce changement-là, on ne saurait se plaindre.

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