TOUT EST DIT

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mercredi 18 août 2010

Tandem

La rentrée approchant, les sujets d’ordre économique resurgissent dans le quotidien des Français. Prix de l’énergie en hausse, coût des frais scolaires, réforme du système de retraite, augmentation prévisible de la fiscalité… Après des vacances où beaucoup ont regardé de près à la dépense, les sujets de préoccupation ne manquent pas. Dans un tel contexte, l’indicateur de la croissance de l’économie agit comme un révélateur, parfois euphorisant, parfois déprimant. L’annonce, en fin de semaine dernière, d’une hausse de 0,6 % du produit intérieur brut au deuxième trimestre a été accueillie comme une bonne nouvelle, mais avec prudence, surtout au regard des 2,2 % enregistrés en Allemagne.

Ce petit bout de ciel bleu commun dans l’horizon de la conjoncture relance en tout cas la question de la coopération entre les deux principales économies européennes. À l’échelle des entreprises, la France et l’Allemagne doivent-elles cultiver leurs différences dans la perspective d’une division internationale du travail ou ont-elles suffisamment en commun pour peser en faveur de stratégies de soutien au sein de l’Union européenne ? Au niveau des finances publiques, doivent-elles rester fidèles à leurs spécificités, la France s’appuyant sur un État interventionniste, ou faut-il privilégier la réduction des dépenses publiques et la baisse des impôts pour favoriser l’investissement et l’emploi ? Et jusqu’où pousser la réforme de l’État providence, qui assure des filets sociaux aux catégories les plus défavorisées, mais dont l’équilibre est perturbé par une croissance économique ralentie et une transition démographique défavorable ? Ces questions méritent à coup sûr d’être analysées en tandem.

À plus long terme et pour soutenir les entreprises les plus dynamiques, Français et Allemands devront sans doute s’interroger sur une unification plus étroite de leurs marchés. Cela supposerait un rapprochement culturel que l’on a du mal à imaginer, tant l’apprentissage de la langue de l’autre stagne ou recule. Mais, en entraînant des pays voisins volontaires, cela donnerait plus de force à un ensemble européen dès lors mieux armé pour préserver ses intérêts dans le monde.



Jean-Christophe Ploquin

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