TOUT EST DIT

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mardi 20 juillet 2010

Salariés sous pression

Les employés de General Motors à Strasbourg votaient hier sur une éventuelle réduction de leur rémunération

On saura ce matin si les 1 150 salariés de l’usine General Motors de Strasbourg ont en majorité dit oui ou non à une réduction de leurs avantages sociaux pour permettre le maintien des emplois sur ce site de fabrication de boîtes de vitesse. Les exigences formulées par l’employeur ne paraissent pas a priori exorbitantes. L’objectif est de réduire de 10 % les coûts de main-d’œuvre sans diminuer les salaires de base. Le projet prévoit donc un gel des rémunérations pendant deux ans, la suppression de la prime d’intéressement et de six jours de RTT sur 16. Les syndicats CFDT, CFTC et FO, plutôt favorables à ce projet, ont organisé le référendum d’hier. Seule la CGT a appelé à voter non, un de ses représentants affirmant : « La direction qui veut nous voler nous demande en plus de dire qu’on est d’accord. »

De fait, il y a quelque chose de cruel dans un tel épisode : on demande à des salariés de donner leur assentiment à une perte de revenus alors qu’ils sont situés tout en bas de la chaîne des responsabilités quant aux difficultés traversées par leur entreprise. Certes, mais cela vaut mieux que des suppressions d’emploi ou une fermeture de l’usine, répondent ceux qui négocient de tels accords. Car l’affaire de Strasbourg n’est pas la première du genre. Ces dernières années, à plusieurs reprises, des salariés ont accepté de faire des sacrifices, parfois importants, pour sauver des emplois.

L’effort n’a pas toujours été durablement récompensé. Dans certains cas, après quelques années, de nouveaux plans de restructuration ont été annoncés. Parfois par stricte nécessité, parfois à seule fin d’accroître les profits en délocalisant la production dans d’autres lieux. Dans un univers aussi compétitif, aussi internationalisé que l’est aujourd’hui l’industrie, la donne change sans cesse, ce qui interdit aux employeurs de prendre des engagements de maintien de l’emploi à long terme. En revanche, il faudrait au moins que les salariés aient l’assurance que les efforts nécessaires seront également supportés par les actionnaires.



Guillaume Goubert

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