mercredi 21 janvier 2015
Nommer l’ennemi
C’est ce que nous avons décidé de faire, car ce n’est pas avec des demi-vérités qu’on réarme une nation !
À événement exceptionnel, dossier exceptionnel : passé le temps de la peine et du deuil,Valeurs actuelles a pris le parti de donner à ses lecteurs toutes les clés pour comprendre la semaine sanglante que nous avons vécue. Car, au-delà de l’hommage rendu aux forces de l’ordre, dont l’action exemplaire a permis de retrouver puis d’éliminer une poignée d’assassins, il importe plus que jamais de désigner l’origine de cette tragédie : la mystique du djihad, bien évidemment, mais aussi l’aveuglement de ceux qui, en négligeant de la considérer pour ce qu’elle est — une guerre sainte —, lui ont permis, depuis des décennies, de prendre pied en France et de s’y implanter.
Au nom du refus légitime de la xénophobie, on a voulu croire que l’autre était nécessairement le même, qu’entre sa culture et la nôtre, les différences finiraient bien par s’abolir dans le tourbillon bienfaisant du consumérisme. De Khaled Kelkal, en 1995, aux frères Kouachi, en 2015, en passant par Mohamed Merah, qui paradait en coupé sport dans la banlieue de Toulouse avant de tirer sur des enfants, les djihadistes ont prouvé qu’ils pouvaient se fondre dans la civilisation des “marques” tout en suivant à la lettre les messages de haine de certains prédicateurs…
Et, comme le démontre Frédéric Pons, c’est au moment où l’on aurait le plus besoin de moyens pour débusquer d’autres assassins potentiels que l’État, faute d’argent, limite ses efforts en matière de renseignement criminel. Depuis trop d’années, désarmement moral et désarmement matériel vont de pair. Si l’on ne veut plus voir couler le sang, il est grand temps de changer de braquet.
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