TOUT EST DIT

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lundi 22 septembre 2014

Aurélie Filippetti, de Germinal à San Francisco



 Elle est libre Aurélie, c'est une femme libérée. Fragile comme dans la chanson? Plutôt hors-sol. Elle fait ce qui lui plait quand ca lui chaut. Et ne dites surtout pas qu'elle est une enfant gâtée du socialisme déclinant, son petit visage dur se crisperait davantage encore et elle pourrait même sortir ses griffes. Ou pire. Vous forcer à lire le livre qu'elle a écrit en 2003 pour rendre hommage au prolétariat dont elle est issue.
Elle y contait l'histoire édifiante de son grand père Tomaso, un immigré italien venu dans les années 1920 travailler en Lorraine et celle de son père Angelo, mineur de fond à quatorze ans, devenu maire communiste de son village.
Quand Odette, sa maman, a lu les Derniers jours de la classe ouvrière, elle a trouvé qu'Aurélie avait peut être un peu trop forcé sur Germinal. Mais elle n'a rien dit parce qu'elle sait bien que sa fille est un être romanesque qui s'enflamme comme meule de foin. Aurélie ne le nie pas. Tantôt elle se sent l'âme stendhalienne, façon Julien Sorel ou bien sautant allègrement les siècles, elle se croit encore au temps des Misérables. Rastignac? Quoi Rastignac?
Celui là, il n'avait aucune conscience sociale. Tout pour lui. Rien pour les autres! Ce n'est pas son genre à Aurélie. Se hisser du col. Jouer des coudes. Pousser une collègue qui a le culot de vouloir grimper à ses côtés les marches du palais au Festival de Cannes, non plus.
Elle est altruiste, Aurélie, c'est une femme solidaire et citoyenne. Ce qui l'a amenée tout naturellement à faire de la politique. Elle a commencé par militer chez les Verts puis quand ceux-ci n'ont pas jugé bon de lui accorder l'investiture à Longwy en 2006, Aurélie a rejoint le PS et fut élue député de Moselle. Non mais, ils croyaient quoi les écologistes!
Ségolène Royal, qui a du flair pour détecter les chipies, l'a prise dans son équipe de campagne en 2007. Quatre ans plus tard, Aurélie est passée en souplesse, dans celle de François qui aime les femmes rebelles et en 2012, la voilà Ministre de la culture. En bonne Normalienne, elle se sent chez elle rue de Valois. Elle y prend volontiers ses aises.
Conviée à une émission de télévision, Aurélie minaude gentiment sur le bonheur de pouvoir désormais aller à l'Opéra, assister à toute sorte de spectacles et admirer l'effervescence de la créativité française. Elle n'a pas dit qu'elle prenait également un certain plaisir à limoger des directeurs des théâtres nationaux pour confier leur poste à une femme et elle n'a pas daigné répondre à son prédécesseur Frédéric Mitterrand qui a trouvé qu'elle était un tantinet partisane. Encore un macho! Pauvre Fréderic! Il n'a pourtant jamais rien fait pour mériter pareil opprobre!
Mais qu'importe à Aurélie. Elle est libre, c'est une femme libérée. Elle affuble qui elle veut d'un cerveau reptilien. Elle sort aussi avec qui lui plait. L'amour ne connait ni bornes, ni frontières. Il va et vient, papillon éphémère. Mais n'allez surtout pas lui parler de son roman, Un homme dans la poche! Elle s'est amusée à y jouer le rôle d'une héroïne de Cecil Saint Laurent. Elle ne le regrette pas mais n'aime guère qu'on cite ses passages les plus coquins.
Ah les journalistes! Aurélie n'est pas leur ennemie mais franchement, certains exagèrent! Que de malveillance! Quel sans gène! Toutes ces atteintes à la vie privée des hommes et des femmes politiques. Comme s'ils n'étaient que des vulgaires people!
Aurélie a aujourd'hui encore le feu aux joues quand elle se souvient des clichés pris sur l'ile Maurice où elle était partie pour les fêtes de Noël alors que François Hollande avait donné pour consigne à ses ministres de ne pas s'éloigner de plus de deux heures de Paris. Elle avait commencé par nier. Puis elle a avoué et parlé d'une dérogation personnelle. Enfin elle a intenté une action en justice contre le journal. Mais elle fut déboutée! Honte! Rage!
La peste soit des paparazzi! Et maintenant cette couverture de Paris Match qui la montre avec Arnaud. Tendrement enlacés.
Elle est libre, Aurélie, c'est une femme libérée. Elle va en Californie quand elle veut, avec qui elle veut. Ca ne regarde personne. Cette histoire de love story, entre deux anciens ministres, c'est vraiment n'importe quoi!
Aurélie et Arnaud se connaissent depuis des lustres. Ils préparent ensemble l'avenir. Le leur et celui de la nouvelle gauche. Celle qui réconciliera le monde ouvrier avec le socialisme et ramènera le bon peuple égaré sur les sentiers de l'extrême droite, à la bergerie. Aurélie le doit à son papa.

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