jeudi 10 juillet 2014
Les « foot de Dieu »
Les « foot de Dieu »
Depuis avant-hier, le Brésil est plongé dans la déploration. Cette dépression, avouons-le, est aussi disproportionnée que pouvait l'être la ferveur mystique entourant la Seleçao jusqu'à son humiliante élimination par les footballeurs allemands. Les chants montant des gradins, voulaient porter au pinacle Neymar et ses équipiers. Hélas, Dieu n'a pas reconnu les siens. Et il n'a pas été le seul ! Ainsi va le sport, qu'il est sans doute imprudent de trop vouloir mêler à la religion. On sait bien que les croyants sont nombreux en Amérique du Sud et que le football constitue, pour les églises, un vecteur de la culture de masse. Encore convient-il de ne pas tomber dans les excès d'une religiosité en crampons.
Sur les stades, se multiplient en effet de plus en plus les gestes (ou simulacres) religieux. À leur entrée sur le terrain, les joueurs (de toutes confessions) se signent, prient, lèvent les bras et les yeux au ciel. On a même vu les footballeurs brésiliens à genoux (et aussi sur les genoux), implorer à l'issue de leur déroute, on ne sait quel pardon divin.
Entre galipettes orgiaques pour célébrer un but marqué, et signes inappropriés de prosélytisme, on préférerait un juste milieu. À la manière de la charte olympique qui exclut tout signe religieux ostentatoire, il serait bon que les instances du foot y veillent. Ce n'est pas vraiment ce qu'a fait la FIFA (fédération internationale). Sous la pression de la confédération asiatique, dont font partie beaucoup de pays musulmans comme le Qatar, l'Arabie saoudite ou la République islamique d'Iran, le port du voile ou du turban pour les jeunes « footballeuses » a été autorisé. Sous couvert d'expansionnisme du ballon rond.
On sait les stades envahis par trop de dérives (hooliganisme, racisme, chauvinisme) pour ne pas appeler à la vigilance contre toute forme de récupération et d'altération des valeurs universelles du sport. À l'occasion de ce Mondial finissant, l'exemple aura été donné, par le Brésil, d'une forme de déséquilibre émotionnel et irrationnel transformant joueurs et supporters en nouveaux « foot de Dieu ».
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