dimanche 15 juin 2014
Bataille radicale
Bataille radicale
Les bisbilles père-fille au Front national et l'armistice très temporaire dans la foire d'empoigne à l'UMP ont relégué au second plan – voire même au troisième – une séquence politique qui, pour être « microcosmienne », n'en est pas moins intense : la lutte entre Laurent Hénart et Rama Yade pour la présidence du Parti radical (valoisien), composante majeure de l'UDI. Une présidence laissée vacante par Jean-Louis Borloo. Les adhérents doivent se prononcer entre le 16 et le 22 juin.
Tout semblait se passer à la bonne franquette lorsque le Canard Enchaînéest venu, mercredi, jeter un pavé dans la mare en révélant que les effectifs du parti ont comme par magie gonflé dans les deux derniers mois, pour passer de 10.000 adhérents à un peu plus de 13.000…
« Ce serait bien que Laurent nous dise ce qu'il en est », a benoîtement suggéré Rama Yade, qui avait le mois dernier réclamé « un scrutin équitable ». Suivez son regard : Laurent Hénart, qui assure la présidence par intérim du parti, ne lui semble sans doute pas étranger à ces milliers de conversions subites au radical-hénartisme.
Réplique furibonde de l'intéressé, jeudi : il a traité sa rivale d'« enfant gâtée » et a dénoncé son « incapacité à jouer collectif ». Et surtout, il l'accuse d'être toujours sous « l'influence » de Sarkozy, dont elle a été la ministre. C'est là qu'apparaît le vrai enjeu politique de ce duel : Hénart, partisan d'une candidature UDI en 2017, suggère que Yade voudrait en fait transformer les radicaux et l'UDI en simples porteurs d'eau du futur candidat Sarkozy.
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