TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 3 mai 2014

Les rendez-vous de mai

Les rendez-vous de mai


Qui contestera qu'en ce 1 er mai, les tonitruants appels à la mobilisation de Marine Le Pen ont prévalu sur les propos discordants des leaders syndicaux ? Sans doute faut-il voir dans cet accaparement par le FN du rituel déclinant du 1 er mai le signe d'une époque tourmentée. Face à la crise, et à un pouvoir politique qui les déçoit, les syndicats se divisent quand le parti d'extrême droite, à l'inverse, « surfe » sur le mécontentement populaire pour distiller ses idées populistes. Et pendant qu'un sondage Ifop, pour Atlantico.fr, nous apprenait hier que 68 % des Français ne font pas confiance aux syndicats, d'autres sondages placent le FN (avec près de 25 % des suffrages) en tête des partis politiques pour les élections européennes du 25 mai prochain.
Assez curieusement, seuls la CFDT et l'Unsa ont placé leur maigre rassemblement d'hier sous le signe d'une Europe « qui peut être une solution » alors que la CGT, FO, FSU et Solidaires défilaient contre l'austérité. On mesure bien combien se creuse de nouveau le fossé entre syndicats réformistes et syndicats contestataires, seulement réconciliés l'espace d'un quinquennat dans le rejet du sarkozysme.
Pas sûr qu'après ce rendez-vous manqué du 1 er mai, les syndicats retrouvent la cote avec la promesse d'un vrai défilé unitaire le 15 mai pour la défense des fonctionnaires et contre le gel du point d'indice. Certes, dans le secteur public, qui reste leur fonds de commerce, les organisations syndicales disposent de 47 % de taux de confiance. Le mouvement syndical, que n'honore pas en ce moment l'indécent préavis de grève des pilotes d'Air France, demande à se refonder en se détournant du clientélisme.
Comme doivent le faire aussi les partis politiques incapables de porter un discours cohérent avant l'échéance des européennes. Si Marine Le Pen parle net, les autres, minés par les dissensions internes, appellent timidement à voter pour l'Europe tout en lui imputant des manquements qui sont de leur fait. L'Europe est aujourd'hui au milieu du gué. Fera-t-elle, le 25 mai, lors d'un rendez-vous crucial, un pas en arrière ?

0 commentaires: