TOUT EST DIT

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jeudi 22 mai 2014

Les messages (à peine) cachés de Sarkozy à Hollande, au PS et à l'UMP


L'ancien chef de l'Etat signe une longue tribune dans Le Point à trois jours des européennes. Il y détaille ses idées de réforme et en profite pour régler quelques comptes, majoritairement avec François Hollande. 


Six pages dans un des grands hebdomadaires de France à trois jours des européennes... la tribune de Nicolas Sarkozy publiée dans Le Point est un signe de plus du retour de l'ex, une "carte postale" comme disent ses proches. Mieux, "un recommandé avec accusé de réception" pour reprendre les mots de Brice Hortefeux, qui confiait à la fin de l'année dernière, que 2014 verrait une accélération des prises de parole de Nicolas Sarkozy. 
Que trouve-t-on sur cette carte postale? Au recto, une belle photo de l'Union européenne; au verso, un début de programme pour 2017. Et pour quelques heureux destinataires, un message personnel, un "bons baisers" de Nicolas Sarkozy.  
La première cible des critiques de l'ancien président est sans surprise François Hollande. A aucun moment, son nom n'est cité. Pas plus que celui du parti socialiste. Cette tribune sur l'Europe ne doit pas donner l'impression d'être un commentaire de politique intérieure, ce que n'a pas manqué de faire remarquer Brice Hortefeux au micro de France Info ce jeudi matin: "La démarche de Sarkozy n'est pas partisane. Il s'adresse bien au-delà des frontières politiques. Il s'adresse aux Français et aux Européens."  

Merkel prend un coup au passage

Entre les lignes -avec tout de même un gros stylo un peu baveux- l'ancien chef d'Etat s'en prend à la politique menée par François Hollande. "Impôts sans limite, dépenses publiques sans frein ni contrôle, déficits explosés, nivellement généralisé... Heureusement, comme nous dépendons des autres en Europe et que les autres dépendent de nous, le pire n'est pas toujours possible...", écrit-il.  
L'Europe ne nous protège pas uniquement des conflits armés, elle est également un rempart contre le socialisme. Une idée développée dans un autre passage de la tribune de Nicolas Sarkozy: "Je vois un autre grand mérite à l'Europe et, tout spécialement dans la période que nous vivons : elle nous protège des dérives idéologiques de nos gouvernants et des majorités qui les soutiennent." 
Il faut lire ce texte en rapport avec celui de François Hollande paru dans Le Monde au début du mois. Nicolas Sarkozy a jugé qu'il n'était pas à la hauteur, que ce n'était pas celui d'un leader. Voilà le mot. "Leader" ou "leadership", l'idée structure la tribune parue ce jeudi. Etrangement, Angela Merkel prend au passage un coup de griffe. "Je le dis aux dirigeants français comme allemands: le leadership n'est pas un droit, c'est un devoir (...) L'absence de leadership met l'Europe en danger car sans vision, san cap et sans priorité." 

Un message à Xavier Bertrand, l'adversaire du "Merkozy"

Nicolas Sarkozy ne parle pas qu'à ses adversaires, il écrit aussi à ses "amis". L'UMP se déchire entre souverainistes et européens convaincus. Réponse du chef: "Il y a encore des contresens et des erreurs qui ont été commis par ceux qui font de l'Europe une nouvelle idéologie et qui voudraient qu'il y ait les intelligents d'un côté -comprenez les Européens- et les populistes bornés de l'autre -comprenez les souverainistes. Ce clivage est absurde et n'a pas lieu d'être." 
Un cadre de l'UMP a eu le droit à un message personnalisé: Xavier Bertrand. Le député de l'Aisne prône la fin de l'Europe "Merkozy", construite autour du seul couple franco-allemand. "L'Allemagne n'est pas un choix, n'est pas une alternative, elle est un fait. La géographie et l'histoire nous ont faits voisins. A-t-on jamais connu un pays ayant changé d'adresse?", lui répond Nicolas Sarkozy.  
Droite et gauche ont bien reçu la carte postale de ce jeudi. Et le Front national? L'ancien président de la République s'attarde à peine sur l'extrême droite, évoquant à peine "la flambée populiste et antieuropéenne". C'est pourtant bien à l'orée du score du FN que le bilan de cette tribune sera dressé.  

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