TOUT EST DIT

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lundi 27 janvier 2014

Quand le président François rencontre le pape François

Nathalie Rheims a imaginé ce qu'ont pu se dire les deux hommes lors de leur tête-à-tête au Vatican. La NSA n'aurait pas fait mieux.


Au moment où il reçoit François Hollande au Vatican dans son bureau privé, le pape François, dont le monde découvre l'intérêt qu'il porte à l'Internet et aux réseaux sociaux, a oublié de fermer son ordinateur après sa dernière communication par Skype. Le président Hollande, très préoccupé par toutes sortes de désagréments domestiques et soucieux de faire de cette première visite pontificale une occasion de calmer l'hostilité de l'électorat catholique français à son égard, n'a pas non plus remarqué l'ordinateur resté ouvert, posé sur une petite table.
Grâce à des sources que nous ne pouvons dévoiler ici (proches, à la fois, de WikiLeaks et de la NSA), Replay a réussi à se procurer un enregistrement de cette rencontre, dont voici le résumé. Le président François s'attendait à un entretien où, après les échanges diplomatiques de rigueur sur la Centrafrique et la Syrie, il pourrait aborder les questions délicates qui furent soulevées lors des manifestations contre la loi sur le mariage pour tous et les perspectives ouvertes par la génétique en matière de procréation ou la réflexion sur l'IVG. Mais le pape François, qui n'avait pas envie de se laisser enfermer dans un débat franco-français, proposa ce qu'on appelait au Moyen Âge une "disputatio" sur son sujet du moment : l'Internet.

Internet est un don de Dieu

Il commença donc, selon la règle, par la "questio", traditionnellement prononcée par le maître. Le pape François rappela qu'il avait appelé, la semaine précédente, le jeudi 23 janvier, tous les catholiques à être des citoyens du numérique" constructifs en utilisant Internet. Nul doute, selon lui, que la Toile était un bien meilleur cadre pour débattre de ces questions que la rue ou les assemblées politiques. Il termina sa "questio" par un message de confiance dans la sagesse populaire en déclarant : "Internet peut offrir plus de possibilités de rencontre et de solidarité entre tous, c'est une bonne chose, un don de Dieu."
Chargé de défendre la thèse inverse appelée "opponens" François Hollande, bien que décontenancé, se rappela qu'il avait été longtemps entraîné à ces joutes et se lança dans la formulation de ses objections, soutenant que, loin d'être un don de Dieu, l'Internet était peut-être, sous d'autres aspects, une création du malin. Il usa, pour illustrer son propos, d'un souvenir personnel qui lui permit de confesser les affres qu'il était en train de traverser. Il s'agissait d'un tweet lancé par la première dame à peine un mois après son élection pour faire battre son ex-femme, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, et la mère de ses quatre enfants. Il en profita pour présenter ses excuses au souverain pontife pour son absence. "Elle se repose", précisa-t-il.

Deux frères jésuites ?

Le pape François appela alors un "respondens", qui fut chargé d'opposer des contre-arguments de manière à créer un débat d'arguments. Le président François se sentit de plus en plus à l'aise, retrouvant dans cet exercice ce qu'il avait pratiqué toute sa vie et dans lequel il avait toujours excellé. Ne venait-il pas d'en user et d'en abuser à propos de son "pacte de confiance". Au point que le pape François se demanda tout à coup s'il n'était pas face à un de ses anciens frères jésuites et qu'il préféra prononcer tout de suite la "determinatio magistralis", confirmant que l'Internet était effectivement un "don de Dieu" et que la France ferait bien de rattraper son retard dans ce domaine en développant enfin la fibre optique.
C'est à regret que le président François, épuisé, dut se retirer aussi vite. Sur le chemin du retour, il ressassait dans sa tête que le pape avait sans doute raison, l'Internet est un don de Dieu, mais Sartre n'avait pas tort : "L'enfer, c'est les autres" et puis il se mit à fredonner les paroles de la célèbre chanson d'Eddy Mitchell : "Le pape a dit que l'acte d'amour sans être marié est un péché."

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