La visite du chef de l'Etat demain intervient alors que la Grèce donne des signes tangibles de redressement financier et table désormais sur un déficit public à 4,3% du PIB pour 2013, contre un objectif initial de 5,5%. Une révision qui tombe à pic avant l'arrivée, attendue fin février, des inspecteurs de la «troïka» des bailleurs de fonds (FMI-BCE-UE) chargés de contrôler la bonne tenue des comptes du pays, condition du versement des prêts internationaux. Mais, dans le même temps, la Grèce continue de s'enfoncer dans la récession avec un taux de chômage qui a franchi la barre de 27%, et un PIB qui continue de plonger, avec une nouvelle chute prévue de 6,4% pour 2012.
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Un brin emprunté le polichinel Hollande, c'est vrai que son chien est resté à la niche. |
Dans ce contexte, François Hollande veut porter «un message de confiance et de soutien», indique l'Elysée, soulignant que depuis son arrivée au pouvoir il y a neuf mois, le président a constamment plaidé pour le maintien de la Grèce dans la zone euro. La France, qui participe à la «Task force» européenne chargée d'aider la Grèce à rendre son économie compétitive, propose notamment «son expertise» pour réformer ses grandes administrations jugées défaillantes, en particulier dans le domaine fiscal, judiciaire et de santé publique. Par ailleurs, malgré la récession le pays «reste un débouché commercial très important pour les entreprises françaises» et la plupart de celles qui y étaient implantées n'ont pas déserté malgré la crise, souligne la présidence française.
La visite de F. Hollande sera, assure un diplomate français, d'une tout autre nature que celle d'Angela Merkel le 9 octobre dernier, quand 30.000 manifestants protestaient dans le centre d'Athènes contre l'orthodoxie financière prônée par Berlin, pendant que la chancelière allemande invitait les Grecs à poursuivre leurs efforts pour rester dans la zone euro. «Là on est plutôt dans l'idée concrète de favoriser les créations d'emplois, marquer de notre confiance, de trouver des partenariats économiques» souligne-t-on à l'Elysée.
F. Hollande arrive toutefois à Athènes dans une position qui n'est pas très confortable. L'adoption, le 8 février à Bruxelles, d'un budget de l'UE marqué du sceau de l'austérité pour la période 2014-2020 a contrecarré son ambition d'impulser une politique européenne tournée vers la croissance et l'emploi.
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