C’est aujourd’hui que le président retrouve ses 26
partenaires européens à Bruxelles. Son style est plus apprécié que celui
de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, mais sa vision de l’Europe fait
elle des sceptiques.
Les 27 partenaires de l’UE sont réunis à Bruxelles aujourd’hui et
demain avec en ligne de mire un renforcement de l’Europe monétaire.
François Hollande apparaît comme proche et moins expéditif avec les pays
du Sud que Sarkozy, mais sa relation avec l’Allemagne, partenaire
historique de la France, laisse à désirer selon les experts.
« La notion de couple avec l’Allemagne est dépassée. Nous n’utiliserons plus ce terme. Mieux vaut parler de… partenariat » estime un conseiller de la République. « Le temps où l’Allemagne et la France se mettaient d’accord avant un sommet pour imposer leur solution aux autres est révolu », assure-t-on, dans le même esprit, à l’Élysée. Le pari tenté par le président Hollande est en effet risqué. L’ancien
patron du Parti socialiste préfère une Europe avec un plus grand nombre
de pays intégrés au processus de décision, ce qui ne va pas sans
remettre en cause le leadership jusque là incontesté d’Angela Merkel.
« Tous les présidents français ont voulu faire les malins au
début de leur mandat avant de revenir à la raison : l’Europe a besoin du
moteur franco-allemand pour avancer. Vu de Berlin, il y a une très
grande inquiétude sur ce qui se passe en France. On considère que c’est
le flou total » avance Jean-Dominique Giuliani, président de la fondation Robert Schuman. Quant à Peter Heusch de la Sudwest Presse, il juge que Hollande doit reprendre la main : « Merkel ne veut pas exercer seule le leadership politique de l’Union, ce qui est pourtant en train de se passer. Cela l’expose davantage. Elle n’est pas à l’aise. Elle voudrait que la France se ressaisisse« .
Une vision qui tranche avec celle des pays du Sud, que les mauvaises langues appellent avec mépris « Club Med ».
Portugal, Italie, Grèce ou Espagne jugent, autant dans la politique du
président que dans son style, d’une bien meilleure façon le locataire de
l’Elysée. Ses efforts pour négocier un volet croissance en complément
du traité européen, conjugué à ses prises de distance avec Merkel et son
dogme de la rigueur ont été appréciés, surtout au début de son mandat.
La cote du président est visible à Athènes. Gerassismos Georgatos,
membre de l’un des partis de coalition au pouvoir, affirme que « toutes ses déclarations sont positives en ce qui concerne la Grèce et l’eurozone »
et que sa position favorable à l’eurobond (comprendre un moyen
d’aboutir à une mutualisation de la dette) est reçue de façon optimiste
par les helléniques. L’italien Alberto Mattioli , journaliste à La Stampa, compare Hollande à son prédécesseur : « L’Italie est désormais mieux considérée. Berlusconi avait vécu plusieurs épisodes humiliants. A la fin, on a frôlé la crise diplomatique avec l’affaire des immigrés tunisiens et libyens qui transitaient par notre pays ».
Le même Albeto Mattioli conclut de façon modérée : « La France
emprunte a des taux très bas parce que son économie est liée à celle de
l’Allemagne. Paris ne peut pas durablement l’oublier. En Italie, on considère que la France défend les pays du Sud, mais que sa politique, fondamentalement, ne peut pas changer« . Même au niveau européen, François Hollande reste ainsi fidèle à son idéologie de l’entre-deux.
jeudi 18 octobre 2012
De Berlin à Athènes, comment les Européens jugent Hollande ?
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