Surtout, ne pas raviver le spectre des divisions sur l'Europe. À La Rochelle, derrière l'apparente morosité des universités d'été,
les discussions vont bon train sur le vote du traité européen renégocié
par François Hollande le 29 juin dernier. «Finalement, les deux seuls
sujets de ces universités d'été, c'est la succession d'Aubry et les discussions autour du Traité», relève un député socialiste. Alors? L'approuver ou pas? Sur l'aile gauche du PS, le débat fait rage.
Réuni
vendredi soir dans une salle de La Rochelle, le courant de Benoît Hamon
s'est copieusement empoigné sur le sujet en débattant autour d'une
question: présenter, ou pas, une motion lors du prochain congrès de
Toulouse? Le leader de l'aile gauche et ses proches se sont succédés à
la tribune pour répondre non. Ou alors pour bâtir une motion qui ne soit
pas entièrement axée sur la question européenne. Mais d'autres membres
du courant soutiennent mordicus l'idée de présenter un texte. D'où
blocage.
En tirer les conséquences
De son côté, le ministre des affaires européennes Bernard Cazeneuve a reçu des représentants de l'aile gauche, par groupe de trois, pendant près d'une heure et demi chacun. Objectif: bien faire passer le message. «Je ne peux pas imaginer, compte-tenu de l'enjeu, que l'on rendrait impossible ce que l'on dit désirer», glisse Bernard Cazeneuve. Un membre de l'aile gauche reçu par le ministre pour entendre ses arguments le reconnaît: «ça s'entend...» Mais ce n'est pas le cas de tous. Samedi, le mouvement la gauche durable devait s'adresser à François Hollande dans une tribune publiée dans Le Monde pour lui demander de «nous donner envie de voter ce traité».Pour les durs d'oreille, Martine Aubry s'est montrée assez menaçante vendredi soir à La Rochelle en recevant quelques journalistes. «Il faut engranger cette réforme pour aller vers l'Europe que nous voulons. Si certains ne sont pas d'accord avec ça, c'est qu'ils ne sont pas d'accord avec la politique menée (...) Si j'étais au gouvernement et que je ne partageais pas des décisions aussi importantes, j'en tirerais les conséquences», a indiqué la première secrétaire du PS. Même tonalité à Matignon ou un très proche du premier ministre se montre encore plus clair: «On ne peut pas voter non lorsque l'on est dans la majorité et dans le gouvernement. Les partisans de Benoît Hamon, c'est leur devoir de voter le traité budgétaire européen». Pour ne pas raviver les fractures de 2005 sur la constitution européenne? Bernard Cazeneuve assure ne pas croire au réveil de ce clivage traditionnel au sein du PS. «Je ne pense pas que ce risque existe», dit-il. Pour l'instant.
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