TOUT EST DIT

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mardi 23 mars 2010

Fillon enterre la taxe carbone

L'abandon du projet de taxe carbone nationale fait vivement réagir non seulement les Verts et le PS mais aussi la secrétaire d'Etat, Chantal Jouanno.

A droite toute. Voilà le nouveau mot d'ordre, suite à la claque des élections régionales pour la majorité. Aussi, exit la taxe carbone qui divisait l'UMP. Annoncée en grande pompe fin 2009, puis annulée par le Conseil Constitutionnel, elle devait être réécrite et entrer en vigueur le 1er juillet prochain.

Chantal Jouanno, bien que membre au gouvernement, a rapidement réagi, en prenant ses distances. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie s'est déclarée "désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte". "Je ne suis pas en phase avec cette décision", a-t-elle affirmé.

Même son de cloche du côté des Verts, qui dénoncent "un discours illusoire à propos de l'environnement".

"Une taxe carbone européenne n'est pas envisageable"

Pour le PS, "ce sont les engagements du Grenelle, qui, un à un, se dissolvent". "Après la défaite de la droite aux élections régionales, il s'agit donc pour le gouvernement de revenir sur quelques mesures particulièrement impopulaires, pour pouvoir encore mieux protéger le bouclier fiscal et les nombreuses exonérations accordées aux catégories les plus favorisées."

Croisé à l'Assemblée, Laurent Fabius a lui commenté pour LEXPRESS.fr cette décision d'une pirouette: "En septembre, Monsieur Sarkozy disait que la taxe carbone était une grande réforme, comme la décolonisation. Si je comprends la décolonisation est abandonnée".

Officiellement, la taxe carbone n'est pas définitivement morte. François Fillon souligne qu'elle doit se faire au niveau européen, selon plusieurs participants à la réunion du groupe UMP. Objectif: "ne pas plomber la compétitivité" des entreprises françaises.

Cependant, l'économiste à l'OFCE, Jacques Le Cacheux annonce dans une interview à L'Expansion, qu' "une taxe carbone européenne n'est pas envisageable. Il faut l'unanimité des membres de l'Union européenne, or il existe de profonds désaccords entre les pays. Le Royaume-Uni est hostile à une quelconque harmonisation de la fiscalité, et les pays de l'Est, notamment la Pologne, ne veulent pas du principe même d'une taxe carbone."

"Priorité à la croissance"

François Fillon s'est défendu de toute volonté de geler les réformes: "Les Français ne nous le demandent pas". Mais il rappelle qu'il faut donner la "priorité à la croissance, l'emploi, la compétitivité, la lutte contre les déficits". Sans oublier de "terminer la réforme des collectivités et faire celle des retraites".

A son arrivée devant le groupe UMP, le Premier ministre a été accueilli par une standing ovation. Après un discours d'environ un quart d'heure, il a à nouveau eu le droit à une ovation debout. "Je veux une confiance mutuelle", a-t-il lancé à son auditoire. Avant son arrivée, les députés UMP avaient exprimé toutes leurs colères et inquiétudes, dans ce que leur patron Jean-François Copé a qualifié de "réunion de vérité".

Dans un entretien au Figaro Magazine à la veille du premier tour des régionales, le président Nicolas Sarkozy avait laissé présager un changement de calendrier sur la taxe carbone. "Nous n'imposerons pas à nos industriels des contraintes si, dans le même temps, on autorise les importations venant de pays qui ne respectent aucune des règles environnementales à inonder nos marchés", avait dit le chef de l'Etat.

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