À six mois des régionales, les présidents socialistes sortants (20 sur 22 régions) vont devoir batailler dur pour éloigner la menace électorale écologiste au premier tour. Et contenir les ambitions de l'UMP au second ! Avec seulement trois points d'écart, il n'est pas impossible que des têtes de listes vertes dépassent celles du PS dans une ou deux régions. Jean-Paul Huchon (Ile-de-France) et Jean-Jack Queyranne (Rhône-Alpes) sont de loin les plus menacés.
Si la percée écologiste se confirme dans l'enquête OpinionWay, le déclin du MoDem se poursuit. Les listes de François Bayrou ne seraient en mesure d'obtenir que 7 % des voix. Les Verts continuent donc de mordre, à belles dents, sur l'électorat centriste. Traditionnellement, les scrutins locaux ne sont jamais bons pour le Béarnais qui pourrait être tenté de se rapprocher des écologistes pour éviter un nouveau revers et maintenir intactes ses chances de compter lors de la présidentielle de 2012. Ce pas de deux entre centristes et écologistes a déjà été esquissé, à la fin du mois d'août et en septembre, par Marielle de Sarnez, la n° 2 du MoDem, qui s'est affichée à plusieurs reprises avec Daniel Cohn-Bendit.
Quatre régions pour l'UMP serait «un miracle»
À droite, l'UMP se maintient autour de 32 %. Un score très rassurant pour Nicolas Sarkozy plus de deux ans après son élection à l'Élysée. Mais cette bonne nouvelle en cache une mauvaise. «Si le PS a un problème politique au premier tour, l'UMP en a un au second», analyse Bruno Jeanbart, directeur politique d'OpinionWay. Ce problème, c'est celui des réserves de voix. Quand la gauche totalise 43 % des voix toutes listes confondues au premier tour, la droite n'en compte que 36 %. Or les régionales, à la différence des européennes, sont des élections à deux tours. Résultat : l'UMP n'est pas du tout certaine de remporter autant de conseils régionaux qu'elle l'espérait. Prudent, le patron de l'UMP Xavier Bertrand, qui a commandé de nombreux sondages région par région, explique par avance que «ce serait déjà un miracle si la majorité remportait quatre régions».
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'UMP risque par exemple de devoir affronter en triangulaire le FN. Si l'extrême droite n'est créditée que de 6 % au niveau national, Jean-Marie Le Pen, qui conduira la liste en Paca, est en mesure de franchir le seuil qualificatif pour le second tour de 10 %. À l'autre bout de l'échiquier, le Front de gauche des communistes alliés à Jean-Luc Mélenchon et le Nouveau Parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot se partagent les voix de la gauche de la gauche. Dans ce combat singulier, l'ancien socialiste devance toujours le facteur trotskiste. Dernier enseignement de l'enquête : les enjeux locaux (57 %) semblent le plus motiver les électeurs. Sans pour autant faire des régionales une «grande municipale».
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