L'animosité entre les deux premières dames du PS est récente: les choses se sont envenimées avec les ambitions de la présidente de Poitou-Charentes. Notre sélection de petites phrases vachardes...
MARTINE AUBRY SUR SEGOLENE ROYAL
Réputée pour ses répliques cinglantes, Martine Aubry ne supporte pas le côté "com", selon elle, de son ancienne ministre déléguée à la Famille: "C'est pour cela que Martine est revenue au premier plan en politique, explique un membre de sa famille. Elle s'arrachait les cheveux chaque fois qu'elle l'écoutait parler." (Le Point, 5 février 2009)
Sur son style
"Le problème aujourd'hui n'est pas de mettre au premier plan des visages, des mises en scène, mais de dire ce que les socialistes ont à proposer." (Libération, 18 septembre 2008)
A la veille de l'élection du premier secrétaire du PS, en novembre 2008: "La politique, c'est trop sérieux pour qu'on s'étale dans les magazines de papier glacé." (RFI, 21 novembre 2008) et aussi "L'élection n'est pas un concours de beauté" (Les Echos, 17 mars 2009)
Ses relations au sein du PS
La maire de Lille ne supporte pas le "côté perso" de la présidente de Poitou-Charentes: "Elle ne s'est jamais entendue avec personne, elle a toujours été seule." (Les Echos, 30 septembre 2008)
"Ségolène a un point non commun avec tout le monde, celui de vouloir travailler toute seule." (Le Figaro, 30 août 2008)
Dans son livre d'entretiens avec le journaliste Stéphane Paoli et le sociologue Jean Viard - Et si on se retrouvait...: "Rien n'est pire que la personnalisation extrême et permanente que nous connaissons actuellement" (Les Echos, 27 août 2008)
Après le congrès de Reims, en novembre 2008:
"Je ne l'ai pas vue, je travaille!" "Chacun a le droit d'avoir ses ambitions. Moi, je prépare un projet pour qu'en 2012 les Français se disent 'Il y a un autre modèle possible'", explique Aubry, qui dit "respecter Ségolène Royal". La preuve: "Il y a autour d'elle des grands élus et des gens compétents qui ont toute leur place dans la future direction." C'est juste que Ségolène Royal n'a pas "la même manière de faire de la politique" (Libération, 27 novembre 2008)
Au lendemain de la prestation de Ségolène Royal au Zénith, le 27 septembre 2008:
Qu'on ne lui dise pas que le rassemblement des "royalistes" ressemble à un meeting des démocrates américains et que les vieilles pratiques du PS pourraient paraître ringardes! " Vous croyez que c'est cela le renouvellement de la politique? Aux États-Unis, le leader est mis en scène, mais il parle des problèmes politiques." (Le Figaro 29 septembre)
En octobre 2007:
Quand l'ex-candidate à la présidentielle tente une manoeuvre d'approche après sa défaite, la maire de Lille lui répond froidement: "Ecoute, Ségolène, je n'ai aucune envie de te voir. Je pense que nous n'avons rien à nous dire. Je n'ai pas de temps à perdre et toi non plus, j'en suis sûre." La guerre des "ex", de Renaud Dely (Ed. du Moment).
Après l'échec à la présidentielle, en mai 2007, Ségolène redevient un leader parmi d'autres au PS:"Aujourd'hui, Ségolène Royal est évidemment une des responsables du Parti socialiste, comme d'autres qui se sont exprimés. Si on accepte de dire que la responsabilité n'est pas la sienne, mais qu'elle est collective, il faut qu'elle accepte, elle aussi, et elle l'acceptera, d'être autour de la table avec nous pour faire comprendre aux Français encore une fois que ce n'est pas l'individualisme, la loi du plus fort, qui régira la société de demain, mais des valeurs d'humanisme, de solidarité qui d'ailleurs nous amènent à aller au-delà de la gauche. Ségolène est maintenant un leader parmi d'autres au PS." ( Le Franc-Parler, France Inter, i-télé, Le Monde)
A propos de la campagne pour la présidentielle en 2007 : "Je n'ai pas aimé notre façon de faire de la politique".
La démocratie participative? "La politique, ce n'est pas demander à chacun ce qu'il veut pour ensuite lui promettre", attaque-t-elle "On ne peut pas se contenter de demander aux gens ce qu'ils veulent pour faire un programme." (Le Figaro 23 octobre et 27 novembre 2008)
En mai 2008: "Je crois à un retour de la politique. A nous d'apporter une vision pour la France. Envoyer des mails pour demander aux gens leur analyse de la société, ça ne suffit pas." (Le Point, 1er mai 2008)
"Nous avons un peu abandonné la politique. Nous avons eu l'impression qu'il valait mieux suivre les Français dans ce qui pouvait leur plaire plutôt que de leur proposer une vision de notre société. Par moments, nous avons eu des doutes sur les valeurs." ( Le Franc-Parler, France Inter, i-télé, Le Monde, mars 2008)
Elle s'en prend également aux thèmes sécuritaires de la candidate à la présidentielle et au slogan de l'"ordre juste" : "Il faut remettre la phrase dans le bon ordre et dire qu'il n'y a pas d'ordre sans justice !" (Libération, 2 juin 2008)
En octobre 2006, à la veille des primaires socialistes pour la présidentielle, Martine Aubry est claire : "Je ne voterai pas pour Ségolène Royal au premier tour." Mais si elle "est choisie, ce sera ma candidate et je la défendrai". (Le Nouvel Obs, 4 décembre 2006)
Fin août 2006, dans un restaurant de La Rochelle où elle dîne avec des journalistes: "On n'est pas en train de choisir le président de l'association de boules du quartier", "Le projet du PS, ce n'est pas famille, travail, effort et régions." (Les Echos, 17 mars 2009)
Martine Aubry sait aussi se montrer magnanime :
"Quand je vois Villepin et Juppé dire ce qu'ils disent de Nicolas Sarkozy, mais enfin on n'en est pas là avec Ségolène Royal !" (Le Parisien, 18 mai 2009)
Il lui arrive même de faire l'éloge de la dame du Poitou : "Franchement, dans ce parti, c'est l'une des seules qui ait des couilles !" (L 'Express, 27/11/2009)
Pendant la campagne présidentielle 2007, Ségolène est venue à Lille, en janvier, chercher le soutien de l'élue du Nord : "Elle a choisi un style extrêmement particulier, un rapport aux Français qui n'est pas habituel. Il nous faut désormais respecter ses choix et s'y inscrire." (Le Nouvel Obs, 25 janvier 2007)
SEGOLENE ROYAL SUR MARTINE AUBRY
Sur la politique conduite par Martine Aubry à la tête PS
En Grèce, à un colloque sur l'avenir des gauches en Europe. : "A nous de descendre de notre piédestal programmatique, de nos certitudes et d'un certain contentement de nous-mêmes." (Le Figaro, 12 mai 2009)
Ségolène accuse le parti, et donc sa première secrétaire, de n'avoir "aucune idée de réforme" depuis qu'elle est en fonction et de pratiquer "l'ostracisme et le sectarisme". (Le Nouvel Obs, 31 janvier 2009)
Dans son livre "Femme debout" paru en janvier 2009: elle "me regarde toujours comme quand j'étais sa sous-ministre. Elle le pense vraiment. Il y a eu une primaire, une campagne présidentielle, un score plus qu'honorable et je suis sa sous-ministre. Elle ne me regardera jamais autrement." (Blog de Jean-Michel Apathie, 28 janvier 2009).
Après le congrès de Reims, à Martine Aubry: "Je veux bien jouer le rassemblement, mais il faut qu'on partage tous les postes importants. La réponse est sèche: "Non, Ségolène. J'ai gagné, on ne va pas faire la cohabitation." (Le Point, 5 février 2009)
Au moment des primaires pour l'élection du Premier secrétaire du Parti socialiste, en novembre 2008, son angle d'attaque, c'est le renouvellement face à "l'ancien appareil":
Après sa défaite face à Aubry à la tête du PS : "Nous avons mené une très belle bataille pour la transformation du Parti socialiste et cette bataille continue." Sa candidature a "réussi cet exploit de convaincre la moitié, et peut-être un peu plus, du Parti socialiste, en ayant la totalité de l'ancien appareil contre nous". (Le JDD, 25 novembre 2008)
Au congrès de Reims, à Pierre Mauroy "Tu sais, j'ai toujours beaucoup d'admiration pour toi", confie l'ancien Premier ministre à Ségolène Royal. "Eh bien, rejoins-moi!", répond du tac au tac l'ex-candidate. L'octogénaire, qui soutient Martine Aubry, sourit et se défend: "Martine fait des choses très bien dans notre région." Ce à quoi Ségolène Royal répond: "Martine, c'est très bien pour la région, mais moi, c'est la France."
Avant l'élection du premier secrétaire du Parti socialiste, le 20 novembre, Ségolène Royal précise ses arguments dans la confrontation qui l'oppose à Martine Aubry et Benoît Hamon. Elle estime qu'elle "symbolise la rupture", et évoque son "contact particulier avec le peuple".
Dans un entretien publié par Le Parisien, à la question :" Si vous êtes élue, tendrez-vous la main à Martine Aubry, comme elle entend le faire elle-même?", elle répond: "Il aurait été préférable qu'elle prenne la main que je lui avais tendue avant le congrès ainsi qu'à Bertrand. Pour que tout se passe bien. Les actes doivent être conformes au discours. Ma responsabilité maintenant, c'est de tendre la main aux militants socialistes pour avoir demain la légitimité la plus forte afin que le PS puisse refaire son unité pour s'opposer et proposer efficacement." (Le Parisien, 20 novembre 2008)
Quelques jours plus tôt, elle s'en prend à une organisation qualifiée de "fortin étriqué de positions ratiocinantes", et prône "une consultation directe des militants sur la question des alliances avec le Modem." (Libération, 17 novembre 2008)
A la veille de sa prestation au Zénith, le 27 septembre 2008
A la question: "Martine Aubry n'est pas avare de petites phrases à votre égard..." elle répond : "Elle balance, mais ce n'est pas nouveau de sa part. Qu'elle vienne au Zénith, la musique adoucit les moeurs !" (Métro, 26 septembre 2008)
En septembre 2008, elle fustige ses camarades, "direction et parlementaires", incapables de faire entendre la voix du PS face à Nicolas Sarkozy. "J'ai choisi dernièrement de me mettre en retrait, analyse-t-elle. Eh bien, quand je ne remplis pas mon rôle d'opposante, c'est François Bayrou qui occupe l'espace !" (Le Parisien, 19 septembre)
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Sur les 35 heures, l'oeuvre de Martine Aubry
Pendant la campagne pour la présidentielle, en janvier 2007 : au nom de la rénovation de la politique , la candidate, qui se rend à Lille, déclare dans un entretien à La Voix du Nord qu'elle ne s'"interdit rien" sur les 35 heures. "Nous devons regarder les choses en face. Ce n'est pas se désavouer que de réajuster certaines réformes pour gommer leurs effets négatifs."
En 2006, sur son site Désir d'avenir: les 35 heures ont eu pour "contrepartie un spectaculaire assouplissement du droit du travail et une flexibilité accrue" et "la répartition de l'effort et des avantages a été fortement inégalitaire". "La proportion des salariés en horaires flexibles est passée de 10 % à 40 %, soit plus que les salariés américains", note-t-elle, soulignant que "c'est essentiellement au bas de l'échelle des qualifications et des statuts que la flexibilité a été accentuée". Désirs d'avenir, octobre 2006
Après les primaires socialistes en 2006, recevant Ségolène Royal à Lille, Martine Aubry "lui demande juste avant le meeting ce qu'elle doit dire aux militants: "Surtout tu ne parles pas de politique, tu dis du bien de moi, tu développes mes qualités", lui répond la présidente de la région Poitou-Charentes. Interloquée, la dame du Beffroi s'exclame: "Ah ça, je ne peux pas!" (JDD, 21 septembre 2008)
A propos de leur collaboration en 2000, Ségolène Royal, héritant du dossier de la Famille, est placée sous l'autorité de la puissante ministre de l'Emploi et de la Solidarité.
"Pour Martine, je faisais partie des ombres, des passe-murailles... Elle me prenait vraiment pour la dernière des nouilles."
"Elle était une bosseuse, mais elle avait aussi la chance d'être la fille de Jacques Delors. Moi, je ne suis pas fille de ministre, je suis un peu arrivée là à la force du poignet." (Les Echos, 30 septembre 2008)
LE PS EST DE PLUS EN PLUS RIDICULE. QU'IL PRENNE UN PEU EXEMPLE SUR L'ESPAGNE, ZAPATERO
LUI, EST CRÉDIBLE ET NE RENIE PAS L'ÉCONOMIE DE MARCHER.