ELLE A PÊTÉ LES PLOMBS AU PAYS DE MOUGINS
Nicolas Sarkozy s'est rendu en Chine. Elle le lui reproche ?
Qu'a-t-elle fait elle-même ?
A-t-elle parlé des droits de l'homme ?
En Chine, Royal estime avoir conquis la ''bravitude''
Royal a évité de prononcer les mots « droits de l'homme », préférant parler de « droits humains ».
SÉGOLÈNE ROYAL est venue en Chine armée d'un petit livre, non pas rouge, mais bleu : un Dictionnaire des locutions et proverbes chinois, dans lequel elle puise chaque jour une pensée. Samedi, visitant en moins d'un quart d'heure la Grande Muraille de Chine, par moins 7 degrés, enveloppée dans un châle en tricot blanc, couleur de deuil pour les Chinois, elle a donné dans le néologisme. « Qui va sur la Grande Muraille conquiert la bravitude », a-t-elle proclamé, la bravoure ne lui suffisant sans doute pas. Dimanche, posant complaisamment, vêtue d'une doudoune - toujours blanche - dans les immenses cours de la Cité interdite parcourues au pas de charge, elle a choisi un éloge, commode, de l'économie de parole : « Un coup d'oeil vaut parfois mieux que des centaines de commentaires. »
Les Chinois, eux, lui réservent un accueil de haut niveau, avec cortège officiel et routes barrées sur son passage, mais tout en subtilité de protocole. Pas de « Ségolène mania » à Pékin, où les journaux n'évoquent pas sa visite pour l'instant. Les dirigeants, qui n'aiment pas se mêler des campagnes électorales, la reçoivent avec égards, mais sans oublier que le PS est dans l'opposition. Elle sera donc reçue aujourd'hui, sauf changement de dernière minute, par plusieurs ministres et le numéro deux du régime chinois, Zeng Qinghong, mais pas par le numéro un, Hu Jintao, comme elle l'avait espéré.
Royal prend d'ailleurs bien soin de ne pas froisser ses hôtes. Au nom d'une approche « équilibrée » de sa visite, elle évite de prononcer les mots « droits de l'homme », préférant parler de « droits humains » ou de « droits individuels ». Certes, un membre de sa délégation, l'avocat Jean-Pierre Mignard, s'active en faveur de trois journalistes et deux avocats emprisonnés. Mais elle-même préfère aborder le problème de biais, en insistant sur la nécessité pour la Chine de respecter l'environnement et les droits sociaux, espérant que le respect des droits de l'homme viendra de surcroît. « Chaque fois que l'environ nement progresse, ce sont les droits individuels qui progressent », répète-t-elle, rappelant aussi que la Chine est un marché capital pour les entreprises françaises.
Une approche qui ne heurte pas les Chinois, toujours enclins à faire passer l'économie avant la démocratie. Et qui a l'avantage, pour Royal, de mêler défense des principes et lutte contre les délocalisations, un sujet populaire en France. « Pour qu'il n'y ait pas de concurrence destructrice d'emplois en France, il faut que les règles environnementales et sociales soient respectées », explique-t-elle, et elle estime que « la Chine fait beaucoup d'efforts dans ce domaine ».
« Situation idyllique »
Les rencontres qu'elle a tenu à organiser avec des membres de la société civile ont tout de même donné lieu à « des petites adaptations ». Sur les trois défenseurs de l'environnement qu'elle devait rencontrer hier, deux seulement sont venus - tous deux originaires de Hongkong et donc soumis à un statut plus souple que les Chinois du continent -, le troisième ayant été « convoqué à une réunion ».
Elle a aussi rendu visite à une association qui fournit une aide juridique aux femmes venant des campagnes pour travailler en ville. S'attendant à entendre parler de leurs difficiles conditions de vie et de travail, elle a marqué sa surprise devant « la situation idyllique » que lui décrivait une jeune femme manifestement bien cornaquée par les autorités. Elle n'a pas pu échapper non plus à la visite plus que guidée d'un quartier de Pékin, et d'un centre culturel modèle où des femmes enthousiastes réalisaient des objets en perles de plastique. Sans oublier la visite à une « famille typique ». Peu au fait de l'aversion des Chinois pour le contact physique direct avec un inconnu, elle a tenté de faire la bise à la dame qui lui offrait un porte-bonheur et a reçu en retour une grande tape dans le dos.
lundi 11 août 2008
LE GRAND N'IMPORTE QUOI
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